Dans le chapitre "Santé" des 0-2 ans de l'ouvrage "Votre enfant" du Dr Arnault Pfersdorff, est abordée la question du sommeil et de la sieste : que faire si mon enfant ne veut plus faire la sieste ? Comment expliquer cela ? Toutes vos réponses ici !

L'adaptation à la crèche de mon enfant : comment faire ?

Pour certains parents, l’obtention d’une place en crèche a été si difficile qu’ils se posent peu de questions ! Ils savourent simplement leur chance en attendant le grand jour. Pour d’autres, nombreuses sont les inquiétudes : comment l’enfant va-t-il s’habituer ?

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Les atouts de la crèche :

Grâce à la vie en collectivité, l’enfant va prendre conscience de son environnement : il n’est pas seul et fait partie d’un tout ! Cela va stimuler son éveil et favoriser ses acquisitions, mais aussi développer son sentiment d’existence, grâce à la présence d’autres enfants.

• Une niche sensorielle. Votre bébé découvre qu’il peut s’éloigner et se rapprocher de ce qui lui est familier (visage, voix, lieux dédiés au sommeil, au repas…). Il intègre alors d’une nouvelle façon ces notions d’attachement et de détachement. Il s’aventure aussi dans les jeux et les apprentissages. Et échange avec d’autres enfants de son âge, ce qui n’est pas le cas à la maison. Tout ceci participe au développement sensoriel.
• Une niche motrice. Votre enfant est stimulé d’une manière différente, surtout si un projet pédagogique spécifique est proposé par l’établissement (itinérances ludiques, Montessori…). La crèche est propice à la motricité globale (quatre pattes, position debout, marche, escaliers, piscine à balles) et à la motricité fine (superposer des objets, enfiler des perles, remplir un contenant). Les progrès de votre enfant sur le plan moteur sont favorisés par l’imitation des autres enfants, l’encouragement de l’équipe et l’auto-émulation de la vie en collectivité.
• Une niche immunitaire. La crèche est un lieu de prédilection pour les microbes ! Un bébé au contact d’autres enfants enrhumés ou porteurs de virus comme la varicelle développe son capital immunitaire. Ces anticorps lui permettront de mieux se défendre ultérieurement.

La période d'adaptation : 

Le jour inévitable de cette première séparation arrive. Et il peut être difficile, de même que les suivants. Voilà pourquoi une période d’adaptation est prévue, souvent sur une, deux ou trois semaines. L’organisation peut changer d’un établissement à l’autre selon le projet éducatif de la crèche.

Les premiers jours, les parents restent dans la section de leur enfant, sans le laisser seul. Le lendemain, ils l’accompagnent à la crèche, s’installent avec lui, et s’en vont un petit moment. Peu à peu, le temps passé ensemble diminue, et les heures à la crèche s’allongent. Cette adaptation s’envisage selon l’âge et le tempérament de l’enfant.

Elle est sans doute plus délicate autour de 7 ou 8 mois et jusqu’à 16 mois environ. Il est alors en pleine période d’angoisse de séparation, bien connue des parents. En ce cas, une semaine supplémentaire d’adaptation peut être envisagée, soit trois semaines en tout.

Lors de l’admission, vous rencontrerez probablement le pédiatre affecté au suivi des enfants de l’établissement. Ce dernier n’aura pas manqué de vous demander un certificat médical pour attester que votre bébé est apte à la vie en collectivité et que ses vaccins obligatoires sont à jour. N’hésitez pas à lui poser toutes vos questions et à partager vos inquiétudes. Vous pourrez aussi le joindre pendant l’année. Vous autoriserez aussi l’équipe pédagogique à prendre certaines initiatives sur le plan médical (administration de paracétamol, application de certaines crèmes en cas d’eczéma, respect des restrictions alimentaires en cas d’allergies…).

Préparer son entrée à la crèche :

Vous devez être convaincus que tout va bien se passer. Si vous confiez votre enfant à l’équipe avec la sensation d’y être contraints et forcés, votre enfant le sentira lui aussi. Et la notion d’attachement-détachement peut se trouver déséquilibrée. Il est donc primordial que le père et la mère soient sur la même longueur d’onde, certains d’avoir fait le bon choix quant au lieu et au mode de garde. S’ils ont encore des doutes, il est préférable d’en reparler avant le grand jour, et de demander l’avis du pédiatre, si besoin.

Rappelez-vous aussi que votre enfant a besoin de figures d’attachement, à la maison et… à la crèche. Les parents doivent accepter que le bébé s’attache à l’un ou l’autre membre de l’équipe, qu’il privilégie tel visage qui lui deviendra familier. Cela n’enlève rien à l’amour qu’il vous porte.

Il s’agit donc de positiver cette séparation. Expliquez-lui pourquoi il va passer sa journée dans ce lieu, à quoi il sert, pour quelles raisons vous avez fait ce choix. Si vous lui montrez que vous adhérez au projet, il fera de même. Apprendre à se séparer, c’est laisser son enfant grandir. Voilà l’étape essentielle de la crèche : vous confiez votre enfant, vous savez qu’il va découvrir un nouvel environnement, d’autres habitudes, mais cela va lui permettre de mieux se connaître, de s’affirmer. Finalement, vous lui faites un cadeau ! Confiants, vous pouvez partir sereinement. Mais jamais sans lui dire au revoir ! Il est parfois tentant de s’éclipser en cachette, mais c’est une très mauvaise idée. Prévenez toujours votre enfant de votre départ : « Tu vas rester un petit moment à la crèche. Papa, maman va revenir. Tu vas bien t’amuser. Tiens, regarde ce jouet. À tout à l’heure. » Disparaître sans dire un mot risque de le bouleverser davantage lorsqu’il aura compris que vous n’êtes plus là.

L'idée en +

Le soir, quand vous retrouvez votre enfant à la crèche, prenez le temps de savoir comment s’est passée la journée auprès de l’équipe. Vous pouvez tout entendre et tout accepter. Ces éléments vous seront très utiles au moment des rituels du coucher. Si par exemple votre enfant a mordu l’un de ses camarades, ne le prenez pas mal. Parlez en à un référent car c’est ensemble que vous avancerez. Si votre enfant s’est fait bousculer, n’accusez pas
la crèche d’un défaut de surveillance : entre les petits, tout peut aller très vite ! Écoutez les explications du personnel, puis accompagnez et rassurez votre enfant car il est essentiel pour lui d’être pris au sérieux. Alors, chaque soir, posez des questions, obtenez des informations et traduisez-les pour lui.

Les difficultés au fil du temps :

Alors que votre enfant s’était habitué à ce nouvel environnement, deux situations peuvent s’avérer à
nouveau difficiles.

• Le retour des vacances. Vous êtes partis plusieurs semaines et c’est le jour de la rentrée. L’enfant de 1 ou 2 ans a parfaitement compris le bonheur de pouvoir profiter de ses parents et de sa famille. Il est alors fréquent d’observer une période de réadaptation lorsqu’il s’agit de revenir à la crèche. Rassurez-vous, les difficultés ne durent pas. 
• L’arrivée d’un petit frère, d’une petite soeur. L’enfant âgé de 2 à 3 ans se rend bien compte depuis un moment que les choses ont un peu changé. Et voilà que vous le déposez à la crèche en repartant avec le nouveau-né ! Les réactions de votre aîné peuvent vous surprendre : troubles du sommeil, tempérament plus agressif, morsures, refus alimentaires… Il n’est pas toujours facile de faire le lien entre ce changement de comportement et la naissance du cadet : plusieurs mois peuvent avoir passé. Mieux vaut accompagner cette période délicate pour lui en vous répartissant les allers et retours à la crèche. L’enfant doit garder une place de choix, ce qui lui permettra d’apprendre à réguler ses émotions. Les grands-parents ou d’autres membres de la famille peuvent aussi participer pour faire une surprise.

Quelques conseils pour des relations de qualité :

• Être en confiance avec l’établissement qui accueille l’enfant.
• Éviter de le mettre tous les jours de la semaine à la crèche, si possible : il a aussi besoin de repos et de moments en famille.
• Préparer ses affaires devant lui : le doudou, la tétine, les chaussons, un foulard avec l’odeur du papa ou de la maman, un portrait qui sera affiché sur son casier.
• Se porter volontaire pour accompagner les enfants si des sorties sont organisées : cela permet de découvrir le fonctionnement de l’intérieur.

Vous devez retirer l’enfant de la crèche s’il a de la fièvre ou une pathologie qui nécessite des soins (toux persistantes, diarrhée, virus). En trouvant un mode de garde alternatif pour quelques jours, vous aidez votre enfant à se remettre, préservez les autres d’une possible contagion, et rendez service au personnel de la crèche. S’il tombe trop souvent malade, n’hésitez pas à en parler avec votre pédiatre : peut-être manque-t-il simplement de fer ou de vitamine D ; ou peut-être ce mode de garde n’est-il pas adapté.

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