Quels sont les vaccins obligatoires entre 0 et 2 ans ?​

Dans le chapitre "Santé" de l'ouvrage "161 questions et leurs réponses pour tout savoir sur la santé de votre enfant de 0 à 2 ans" de la pédiatre Elodie Adler, connue aussi sous le nom de @doctochou, est abordée la question des vaccins : à partir de quand ? quelles précautions à avoir? Toutes vos réponses ici !

Voici toutefois quelques informations et recommandations qui peuvent vous être utiles lors des premières années de vie de votre enfant.

Le vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche : DTPC :

• La diphtérie est une maladie liée à une bactérie contagieuse facilement transmissible par les éternuements, la toux et la salive. Elle peut également sécréter une toxine qui attaque le système cérébral et le coeur. Grâce à la couverture maximale proche de 100 %, la maladie est éradiquée en France depuis les années 1990.
• La poliomyélite est liée à l’un des virus de la polio dont la transmission se fait par contact. Ce virus peut atteindre les neurones et la moelle épinière, entraînant un handicap sévère, voire le décès. Il n’y a plus aucun cas en France depuis 1990, grâce à la vaccination.
• La coqueluche est une maladie respiratoire très contagieuse et potentiellement mortelle, liée à une bactérie nommée Bordetella pertussis. Les nourrissons de moins de 3 mois sont les principaux touchés. La durée de protection étant de 5 à 10 ans, les rappels sont nécessaires. Les nouveau-nés doivent se faire vacciner dès l’âge de 2 mois avec des rappels selon le calendrier vaccinal. Dans le cadre de la stratégie du cocooning, l’entourage proche des nouveau-nés doit se faire vacciner et, depuis peu (avril 2022), il est recommandé aux femmes enceintes de le faire à chaque grossesse, afin qu’elles soient sûres d’être protégées et de protéger leur nouveau né qui n’est pas encore vacciné. C’est un vaccin inactivé qui est
  combiné avec celui de la diphtérie, la poliomyélite et le tétanos.
• Le tétanos est lié à une toxine sécrétée par une bactérie qui se trouve dans la terre. On peut le contracter si la bactérie entre en contact par une plaie ouverte. Les conséquences sont très graves
  sur le plan neurologique, entraînant convulsions et spasmes. Ce n’est pas une maladie contagieuse et elle n’est pas immunisante ; il est donc important de faire des rappels de vaccination régulièrement.

Les vaccins contre l’hépatite B et l’Haemophilus :

• L’hépatite B est une maladie virale aiguë puis chronique, pouvant entraîner des cancers du foie. La vaccination obligatoire des nourrissons va permettre à moyen terme d’éradiquer l’hépatite B en France, afin de les protéger avant l’exposition potentielle. Ce virus peut se transmettre lors de relations sexuelles non protégées, lors de l’exposition au sang (métiers médicaux, paramédicaux, pompiers, police, etc.), lors de l’utilisation de drogues intraveineuses. À ce jour, il n’y a aucun lien établi entre hépatite B et sclérose en plaques (SEP). Cette suspicion a été évoquée dans les années 1990, à la suite de la vaccination de jeunes adultes (moment où les signes cliniques de la SEP apparaissent). Depuis, de nombreuses études (plus de 10) n’ont pas confirmé le lien suspecté entre le vaccin contre l’hépatite B et la SEP. Par ailleurs, cela ne concerne pas le nourrisson.
• La vaccination contre l’Haemophilus influenzae B (HIB) est obligatoire depuis 2018. Il fait partie des vaccins combinés. Cette bactérie est responsable de méningite et d’infections ORL, dont l’épiglottite, qui peut entraîner une asphyxie. Ce vaccin est très efficace contre cette bactérie, car depuis 1999, il n’y a plus de méningite à HIB.

Ces 6 vaccins sont combinés et doivent être inoculés obligatoirement à 2, 4 et 11 mois de vie. Ils se présentent sous la forme d’un vaccin hexavalent (Hexyon®, Infanrix hexa®, Vaxelis®). Les 4 premiers vaccins qu’on appelle DTPC ont des rappels à 6 ans (Tetravac® et Infanrixtetra®), 12, 25, 45, 65, 75, 85 et 95 ans (Boostrix®, Repevax®). Chez les prématurés, le schéma vaccinal est un peu différent et certaines injections supplémentaires sont nécessaires.

Le vaccin contre le pneumocoque :

• Le Prevenar 13® est le vaccin contre le pneumocoque ; ce dernier est une bactérie qui peut atteindre les poumons ou entraîner des méningites graves avec séquelles, voire mortalité. Il est obligatoire et réalisé à l’âge de 2, 4 et 11 mois.
• Certains patients avec des pathologies chroniques ont un vaccin pneumocoque qui contient 23 valences (contre plus de pneumocoques) en plus à partir de 2 ans. C’est un vaccin très bien toléré.

Le vaccin contre le méningocoque C (Neisvac®, Menjugate®)

• Le méningocoque C fait partie des bactéries entraînant des méningites graves. Les signes cliniques de la méningite sont de la fièvre, de l’irritabilité, une raideur de nuque ou, chez les moins de 1 an, un bébé tout mou, des maux de tête soulagés par des vomissements. Ce vaccin est quasi indolore lors de son administration. Il est obligatoire et réalisé à l’âge de 5 mois et à l’âge de 12 mois. Jusqu’à l’âge de 24 ans, si votre enfant n’est pas vacciné, il est possible de faire le vaccin. Depuis la vaccination, les méningites à ce sérotype sont devenues très faibles. L’efficacité vaccinale est bonne et assure une protection individuelle et collective.

Les vaccins contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR®)

Ces 3 vaccins vivants sont combinés et sont obligatoires. Ils sont réalisés à l’âge de 12 mois, avec un rappel entre 16 et 18 mois.

• La rougeole est une maladie virale qui se traduit par de la fièvre, une rhino-pharyngite, des yeux rouges
  ​ ainsi qu’une éruption cutanée et une grande fatigue. Les complications possibles sont une infection des poumons et une atteinte cérébrale pouvant entraîner des séquelles, voire un décès. Il n’existe pas de traitement, car c’est un virus, mais la vaccination a permis de diminuer très nettement le nombre de cas. Une étude dans les années 1990 avait suggéré que le vaccin ROR® avait un lien avec l’autisme. Cette étude complètement biaisée a été réalisée par un médecin qui avait des parts dans une société qui réalisait uniquement le vaccin rougeole, afin que celui-ci soit administré et non le ROR®. Depuis, l’étude a été retirée du journal et plusieurs études fiables ont démontré qu’il n’y avait pas de corrélation entre autisme et ROR®. • Les oreillons sont liés à un virus qui entraîne une inflammation des glandes parotides (sous les oreilles) associée à de la fièvre. Les complications sont une méningite, une surdité et l’inflammation d’autres glandes comme les testicules pouvant entraîner une baisse de la fertilité. Il n’existe pas de traitement contre le virus, mais la vaccination est très efficace.
• La rubéole est une maladie sans signe de gravité (fièvre et boutons) sauf chez la femme enceinte, car ce virus peut entraîner des malformations foetales sérieuses. Toutes les femmes ayant des projets de grossesse doivent être vaccinées avant la procréation. Une sérologie est réalisée lors de la grossesse, ou avant si possible, afin de savoir si la femme est immunisée. Si elle ne l’est pas et que la grossesse n’a pas débuté, il est possible de faire le vaccin.

Cet article vous a plu ? Découvrez d'autres activités et conseils dans "161 questions et leurs réponses pour tout savoir sur la santé de votre enfant de 0 à 2 ans"  de la pédiatre Elodie Adler :

​

Feuilleter

Acheter

À lire aussi :

À partir de quel âge peut-on sortir avec bébé ?

L'adaptation à la crèche de mon enfant : comment faire ?

Qu'est-ce qu'une terreur nocturne et comment l'éviter ?