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Développement de l'enfant|Scolarité|Vie quotidienne

L'éducation positive est-elle vraiment efficace ?

C’est une réflexion qu’on entend souvent quand on évoque l’éducation positive : des enfants élevés dans le respect finiraient mal car ils se comporteraient comme des tyrans et seraient des inadaptés sociaux.

Cette association du laxisme et de la parentalité bientraitante m’évoque une comparaison : les rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’Homme n’ont pas cherché à savoir si le respect des droits humains fondamentaux était efficace pour que les humains se comportent « bien » (nous pouvons d’ailleurs nous interroger sur la définition d’un bon comportement citoyen). Il me semble que seuls les états totalitaires considèrent les droits humains accessoires et leur privilégient l’ordre et la sécurité.

Les enfants ont leur libre-arbitre et leur propre personnalité, leur propre patrimoine génétique (l’hérédité et l’environnement familial agissant l’un sur l’autre) qui vont trouver un terrain de développement dans d’autre influences éducative que la nôtre. De plus, un comportement à un instant T ne prédit pas toute la vie future car le cerveau est malléable.

A mon sens, on touche ici à une question d’éthique et de philosophie. Les violences éducatives (même dites ordinaires comme l’isolement forcé, la censures des émotions, les punitions ou encore le chantage) apprennent aux enfants des leçons mais pas celles qui leur permettent d’être des adultes dotés d’une éthique personnelle et en bonne santé mentale :

  • Ils apprennent qu’on peut faire mal aux autres en justifiant ce mal par le fait de vouloir leur bien
  • Ils apprennent qu’on peut maltraiter les plus jeunes et les plus faibles (c’est la loi du plus fort)
  • Ils apprennent à mentir pour se protéger plutôt qu’à s’excuser, trouver des solutions et réparer
  • Ils apprennent à fuir leur responsabilité personnelle pour éviter les coups et punitions
  • Ils apprennent qu’il existe un lien entre violence et amour (on peut aimer et maltraiter, on peut être aimé et être maltraité)
  • Ils apprennent à mettre de côté leur sens moral pour obtenir des récompenses ou l’approbation de l’autorité

Le concept de co-éducation émotionnelle développé dans le livre La Co-éducation émotionnelle rend compte de l’exigence de l’accompagnement respectueux et bientraitant.

Il ne s’agit pas d’abdiquer nos besoins et limites personnels, mais précisément de les prendre en compte sans passer par des jeux de pouvoir ou de domination. Jesper Juul, thérapeute danois, nous dit qu’il faut pouvoir dire non à nos enfants pour pouvoir dire oui à notre intégrité. Nous pouvons prendre le temps de passer nos croyances éducatives et nos principes rigides au tamis du sens (ex : est-ce que mon attente est adaptée à ce que mon enfant est capable de faire d’un point de vue moteur ?).

On ne s’engage pas dans une démarche d’éducation bientraitante par peur du conflit en maquillant la peur de dire non en « bienveillance ». Il n’est pas question de se montrer« zen » mais d’être des humains créatifs, aussi conscients que possible de ce qui se joue en eux, qui incarnent ce qu’ils disent sans jouer un rôle de parent éducateur ou de parent gentil.

Jesper Juul nous invite à « dire non en ayant la conscience tranquille » sans passer par la violence pour autant : affirmer des « non » personnels en fonction de l’âge des enfants, des circonstances, de notre propre niveau de fatigue et, surtout, à partir de ce que nous ressentons réellement à l’intérieur. Nous devons nous préparer à accueillir la frustration et la colère de l’enfant quand nous disons non (ou alors serions-nous prêt à changer d’avis et à laisser un enfant boire de la Javel s’il fait une « crise » pour avoir la bouteille?).

En parallèle, nous pouvons demeurer ouverts et demander un temps de réflexion si la demande de l’enfant nous met mal à l’aise. Nous pouvons nous tenir prêts à entendre les arguments de l’enfant. Parfois, nous serons amenés à changer d’avis, parfois non, mais le point à garder en tête est le concept d’ «équidignité » cher à Jesper Juul, c’est-à-dire prendre les besoins des enfants comme des parents au sérieux.

Retrouvez d'autres conseils et astuces, vous pouvez répondre le reste de la Foire aux Questions de Caroline Jambon sur la chaîne Youtube de parentips ou encore dans son nouvel ouvrage :

CET ARTICLE A ETE ECRIT PAR - Caroline JAMBON

Après avoir enseigné, Caroline Jambon a créé en 2014 les blogs apprendreaeduquer.fr et apprendre-reviser-memoriser.fr. Elle y partage avec ses lecteurs sa passion pour la bientraitance éducative et la connaissance de soi.

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