Les 2 types de sensibilité
Selon les études faites par Franziska Borries, chercheuse au sein de l’institut de la haute sensibilité, on peut distinguer deux sensibilités :
– La sensibilité traumatique, liée à un accident ou un traumatisme au cours de la vie qui fragiliserait la personne et qui pourrait déclencher une hyperémotivité (par exemple une peur accrue ou beaucoup d’angoisse). Cette sensibilité peut être soignée par différentes thérapies pour apaiser la personne (comme pour un soldat qui revient de guerre ou un enfant victime de maltraitance).
- La sensibilité génétique, celle qui est innée et qui serait en lien avec le patrimoine génétique des parents ou des générations précédentes. Voilà pourquoi il n’est pas rare que des parents hypersensibles aient à leur tour des enfants hypersensibles (un peu comme pour la couleur des yeux). C’est de cette sensibilité dont on parle dans ce livre.
Le saviez-vous ?
Les études faites par les Dr Stephen Suomi, Cécile Litch et Chunhui et Chuansheng Chen mettent toutes en évidence qu’il y a une variation de 7 gênes chez les personnes hypersensibles. Cela influe notamment sur l’une des hormones dites « du bonheur ». Ces personnes seraient ainsi davantage attentives aux détails de leur environnement, aux attitudes d’autrui et tenteraient de plus s’y adapter, ce qui générerait parfois un plus grand stress lié au changement.
Il est important de bien faire la distinction entre ces 2 types de sensibilité. En effet, distinguer l’hypersensibilité innée de celle qui est traumatique vous permettra d’aider votre enfant à développer son potentiel sensible d’une part et d’autre part de vous faire aider par un professionnel si besoin. Cependant, faire la distinction n’est pas toujours facile, d’autant que les deux ne sont pas incompatibles : on peut avoir une vraie sensibilité génétique et vivre des traumatismes qui vont rajouter une sensibilité traumatique.
Bon à savoir :
Quid de l’épigénétique ! Le Dr Elaine Aron nous demande de rester prudents sur ces notions encore nouvelles, car certains traumatismes vécus in utero pourraient engendrer une sensibilité traumatique qui pourrait passer comme génétique.
Ne cherchez pas à changer votre enfant
Acceptez sa sensibilité
Ce qu’on peut garder en tête, c’est que légitimer la sensibilité de votre enfant reste le plus important. Même si sa sensibilité est traumatique, apprendre à l’accepter lui permettra d’aller mieux, et cela reste donc bénéfique. Au contraire, partir à la connaissance de la sensibilité de son enfant en se disant qu’on peut le guérir ou l’aider à moins l’être, c’est surtout lui faire passer le message : « Tu n’es pas comme il faut, tu dois changer. » Et laissez-moi vous dire que c’est ainsi que vous allez fragiliser sa confiance en soi.
Le saviez-vous ?
C’est justement en pensant que votre enfant est fragile que vous allez en faire un enfant fragile… C’est un fait qui a été largement démontré en psychologie sociale ! Cela se nomme l’effet Pygmalion : une expérience faite par Rosenthal & Jacobson qui montre que le simple fait de croire en la réussite de quelqu’un améliore ainsi ses probabilités de succès. À l’inverse, il existe l’effet Golem qui se traduit par une performance moindre et des objectifs moins élevés lorsqu’une figure d’autorité juge que le potentiel de quelqu’un est limité.
Sa sensibilité n’est pas un défaut
Le cerveau a tendance, pour se rassurer, à faire des liens entre les choses qu’il connaît… C’est ainsi qu’on adhère à des idées et à des opinions qui ne sont pas les nôtres, ou qu’on répète des erreurs déjà commises. L’hypersensibilité ne fait pas exception : il y a beaucoup de préjugés ou de fausses informations à ce sujet. Par exemple, on entend parfois que c’est une maladie, un handicap, un traumatisme, qu’on peut en guérir... En bref, que c’est un problème à résoudre ! Le Dr Saverio Tomasella4 disait d’ailleurs dans l’une de ses interviews que le principal problème aujourd’hui n’est pas de vivre avec sa sensibilité, mais de vivre dans un monde hyposensible.
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