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Développement de l'enfant|Scolarité|Vie quotidienne

La COVID-19 chez les enfants : toutes les réponses à vos questions !

Votre enfant a le nez qui coule ou tousse un peu. La crèche ou l’école panique et vous demande de le reprendre. Les consultations pédiatriques sont engorgées actuellement d’appels de parents dans l’embarras à cause de la crainte de la COVID-19. Arnault Pfersdorff, auteur, créateur de pediatre-online, pédiatre chroniqueur de la Maison des Maternelles répond à toutes vos questions et nous délivre tous ses conseils.

Tout d’abord, ne cédez pas à la panique.

Nous sommes en plein dans les épidémies de rhinovirus qui vont de septembre à novembre, comme tous les ans, mais aussi dans les bronchiolites et la grippe qui montre le bout de son nez. La COVID-19 n’y est pour rien. Le bon sens, est le suivant.

  • Vérifiez sa température en rectal, c’est plus sûr. Rien de plus rassurant qu’il fasse un peu de fièvre. Cela montre qu’il se défend bien sur le plan immunitaire. Si la température dépasse 38,5 °C, vous lui donnez du paracétamol, 15 mg par kg toutes les 6 heures. Vous le faites boire et surveillez son état général.
  • Si votre enfant a le nez qui coule, petit lavage de nez avec du sérum d’origine marine s’il est petit ou mouchage s’il est plus grand.
  • Une petite toux : rien de plus normal. Éventuellement un peu de sirop d’agave si son pharynx est irrité (ça le gratte).

Dans l’immense majorité des cas, ça passe en 2 à 3 jours maximum.

1) Que faire en préventif ?

a- Bien entendu, respectez les gestes barrière J’espère qu’on les conservera dorénavant, lorsqu’un rhume se présentera, ou une toux, ou une fièvre. La COVID-19 nous aura au moins apporté ceci de positif : un peu plus d’hygiène.

  • Se laver les mains régulièrement (après manipulation des poignées de portes).
  • Port du masque (nez + bouche) dès l’apparition des symptômes (les enfants s’y font très bien, parfois même mieux que les adultes).
  • Montrer à l’enfant comment tousser dans son coude.
  • Ne pas s’embrasser à tout bout de champ.
  • Respecter une distanciation à 1 m.
  • Protéger les personnes fragiles.

b- Les vaccins doivent être à jour.

En effet, une des théories actuelles qui expliquerait que les enfants tombent nettement moins malades que les adultes avec la COVID-19 serait leur stimulation immunitaire régulière grâce aux vaccins.

À ce propos, l’Académie nationale de médecine ainsi qu’une vingtaine de sociétés savantes pédiatriques françaises encouragent la vaccination contre la grippe pour les enfants à partir de 6 mois : 2 injections à un mois d’intervalle pour les enfants de 6 mois à 9 ans, s’ils n’ont encore jamais été vaccinés contre la grippe, sinon une seule injection.

À privilégier chez les enfants fragiles (asthme, bronchiolites à répétition, cardiopathie, mucoviscidose, etc.). En effet, la grippe arrive en décembre comme chaque année après l’épidémie des rhinovirus de septembre à novembre puis l’épidémie des bronchiolites de novembre à décembre.

La grippe, on le sait, donne quasiment les mêmes symptômes que la COVID-19. Il y aura donc probablement une sorte de panique des parents devant un enfant qui développera la grippe eux-mêmes craignant qu’il s’agisse de la COVID-19. Idem pour le rotavirus, vaccin par voie orale à donner au nourrisson avant 4 mois.

Enfin, n’hésitez pas à recourir à une supplémentation régulière en vitamine D.

2) Comment expliquer la transmission du virus à mon jeune enfant ?

Rien de plus simple pour montrer à un jeune enfant comment le virus peut se transmettre que le jeu des paillettes.

  • Déposez quelques micro-paillettes sur une assiette.
  • Demandez à votre enfant d’y poser les paumes des mains à plat en les bougeant puis de vous serrer la main.
  • Comparez ensuite vos mains. Il verra les paillettes présentes sur vos propres mains. Vous pouvez alors lui expliquer que c’est ainsi que le virus passe de main en main.
  • Faites de même autour de la bouche ou sur le nez, avec les mains pleines de paillettes.

3) Quand faut-il s’inquiéter ?

Bien entendu, si votre enfant a une forte fièvre, tousse beaucoup, mange moins, a mal au ventre, éventuellement des diarrhées, boit peu ou montre une éventuelle éruption cutanée, il est légitime de contacter votre médecin qui vous proposera soit un rendez-vous, soit éventuellement une téléconsultation.

N’hésitez pas à vous rapprocher de lui. Je rappelle qu’aucun enfant de moins de 15 ans n’est mort en France de la COVID-19 depuis le début de l’épidémie.

4) Frottis nasal COVID-19 ou pas ?

On se calme, il est presque indécent de voir des files d’attente tous les matins devant les laboratoires qui sont saturés. De nombreux frottis ne sont pas justifiés et empêchent ceux qui en ont vraiment besoin d’en bénéficier dans de bonnes conditions et cela augmente les délais de réponses (cela peut prendre jusqu’à une semaine là où 24 heures suffisent habituellement).

De grâce, ne vous précipitez pas dans un labo avec votre enfant ou pour vous-même à cause d’un rhume d’une toux ou même d’une fièvre. Je rappelle que ce test montre 30 % de faux négatifs, ce qui veut dire que 30 % ont pourtant la COVID-19 alors que le test est négatif. Enfin ce frottis n’aura plus de valeur 48 heures après avoir été fait puisque la contamination peut se faire plus tard.

Enfin, désormais les soignants, biologistes, pharmaciens, médecins ont accès aux tests antigéniques dont les résultats sont obtenus en 15 minutes. Là aussi, ils sont fiables à 75 % à condition d’être faits dans les 4 premiers jours d’apparition des symptômes.

Le médecin est seul habilité à vous conseiller.

5) Quand faut-il faire une prise de sang pour la sérologie ?

Cela ne se fait que sur prescription chez l’adulte (beaucoup plus rarement chez l’enfant), si des symptômes fortement évocateurs de COVID-19 se sont développés 15 jours à 3 semaines avant ou si un frottis PCR ou antigénique… est revenu positif (15 jours ou plus avant).

6) Peut-on continuer à voir les grands-parents ?

Pour leur bien-être mais aussi le vôtre, il est essentiel que les grands-parents voient leurs petits-enfants. Bien entendu en respectant les règles vues plus haut, en évitant de se rencontrer si quelqu’un a des symptômes et en étant prudent si le grand-parent a une fragilité particulière. Dans ce dernier cas, se voir peut se faire en évitant bien entendu les bisous et après moult lavages de mains, port de masque et changement de vêtements.

7) L’un des parents est diagnostiqué et toute la famille est en septaine. Que faire ?

Vous, parent, êtes frottis positif. Vous allez devoir rester confiné pendant 7 jours, mais votre enfant et votre conjoint aussi. Pas de panique, il y a de bons livres pour occuper toute la faille. Et pourquoi pas 140 jeux d’éveil pour préparer son enfant à la maternelle Il n’est pas nécessaire, dans ce cas de figure, de faire un frottis à votre enfant.

  • Pour le retour à la crèche le parent peut simplement :
    • faire une déclaration sur l’honneur, formulaire téléchargeable sur le site du ministère de la santé ou sur le site de l’AFPA.
    • ou produire un certificat de non-contagion établi par le médecin.
  • Pour le retour à l’école, si l’enfant a subi une éviction, comme pour toute maladie, le médecin produira un certificat de non-contagion.

8) Et le vaccin ?

Horizon début 2021, d’abord pour les plus fragiles. Toutes les garanties seront apportées par les autorités sanitaires et 2 doses seront probablement nécessaires. Voyez avec votre médecin.

CET ARTICLE A ETE ECRIT PAR - Arnault PFERSDORFF

Pédiatre réanimateur en exercice, Arnault Pfersdorff est ancien interne des Hôpitaux, Ancien Chef de Clinique des Universités – Assistant des Hôpitaux.

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