Cette philosophie maasaï peut briser des chaînes intérieures invisibles qui empêchent de vivre réellement. Il faut vivre la réalité en faisant corps avec elle, tout en ayant conscience de ce que vous devez apporter en tant qu’individu et membre d’une collectivité pour maintenir l’équilibre et l’harmonie dans la grande chaîne de la vie. Il faut retenir que l’humain est avant tout un être relié : aux autres, à son environnement et à une force qui le dépasse.
1- Trouver son propre chemin, le « bon ordre »
Toutes les sagesses du monde l’enseignent : il ne faut jamais rien forcer dans la vie. Ce qui vous est destiné vous vient et arrive. Cette conception est difficile à entendre quand on est formé comme ici en Occident à se mesurer aux autres, à être en compétition dès l’école et encouragé à se battre pour obtenir les choses par nous-mêmes. La première chose à faire est de se familiariser avec « la recherche du bon ordre ». Rechercher le bon ordre, nous dit Xavier Peron, c’est en tout premier lieu quitter les abstractions du mental, les a priori, les dogmes, les concepts intellectuels. Le « bon ordre » commence par l’acceptation de l’impermanence des choses.
2- Être dans la joie
La joie est un point de départ, pas un objectif. La gratitude nourrit la joie, qui, à son tour, renforce le sentiment de gratitude. Se réjouir des petits riens, seul ou avec d’autres, mettre en lumière ce qui fonctionne, faire preuve d’humour, sont autant de pratiques qui entretiennent chaque jour la joie de vivre. Être dans la joie, c’est également une forme de politesse à l’égard des autres, elle génère un confort relationnel dont chacun profite. Dans la pratique, nous ne sommes pas égaux face à la joie, nous naissons avec des dispositions différentes. Mais il est possible de modifier son regard sur la vie à n’importe quel âge. Observez, enregistrez ces faits qui vous sont offerts, et soyez-en reconnaissants intérieurement.
3- Accepter la dualité
« Chaque homme est sucré d’un côté, amer de l’autre », dit un dicton populaire en Afrique. L’interaction entre des contraires, la dualité, font partie de la vie. Tout est duel, et en nous-mêmes également se succèdent des sentiments qui peuvent nous sembler contradictoires : la peur ou le courage face à une épreuve, des élans altruistes ou un repli sur soi. Refuser cette réalité ne pousse qu’à souffrir, à être en conflit avec soi-même et les autres.
4- Accueillir la « souffrance-don »
Sans souffrance, pas d’éveil ! Dans la pratique, visualisez d’abord vos émotions : ressentez-vous de la peur, de la colère, de l’abattement, l’envie de vous venger, de la tristesse ? Pour aller au-delà de ces émotions négatives, interrogez cette épreuve. Adressez-vous à elle en lui parlant en amie : que veut-elle vous dire ? Quelle est votre responsabilité ? Faut-il attendre, agir ? Dans quelle direction ? Notez toutes les réponses qui vous viennent, spontanément, sans les juger ni les rejeter.
5- Devenir un « planteur »
Concrètement, être planteur, c’est se mettre en phase avec le moment présent, s’adapter et se maintenir dans un état entre vigilance et confiance, volonté et humilité. Cette souplesse d’esprit est facteur de sérénité, de patience, et met à l’abri de la colère et de la déception.
6- Consentir à la vie
Il s’agit d’accueillir son être, dans sa globalité, avec ses qualités et ses défauts. Le consentement libère l'énergie pour affronter le cours des choses. Il permet d’accueillir les événements qui surviennent. Il a de plus cette étrange vertu de créer de la liberté : en renonçant à tout maîtriser, on transfigure la vie ! Dire oui à sa vie, à toute la vie, c'est accepter tout son héritage, toutes les épreuves et les décisions que l'on regrette. C'est un mélange de plaisir, de gaieté et de lucidité.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire l'ouvrage de Gilles Diederichs "Le Hakuna Matata en famille", paru aux Editions Hatier en janvier 2020.