"N'en fais pas une affaire personnelle"
Le second principe "N'en fais pas une affaire personnelle" découle tout droit du premier. Les Toltèques insistent sur la nécessité de ne pas prendre ce que dit, ce que fait ou ce que pense l'autre pour argent comptant. Ses louanges ou ses critiques, par exemple, ne sont le fruit que de son propre système de croyances, un système organisé autour de ses propres peurs.
Ainsi, quand votre fille affirme que vous êtes la meilleure maman du monde (chouette) ou que votre fils hurle qu'il vit au sein de la pire famille de l'univers (aïe), c'est sa vision du monde, son point de vue, sa vérité toute personnelle, une vérité qui ne l'est sans doute pas, rappelez-vous. Tâchez de prendre du recul et dites-vous que vous n'y êtes pour rien. Ne donnez pas votre accord à l'opinion de quelqu'un d'autre sans y réfléchir à deux fois.
Car une chose est sure : les pensées, les émotions, les paroles, les actes de l'autre lui appartiennent en propre. Pour les Toltèques, mieux vaut éviter de croire que ce qui arrive est la résultante de l'une ou l'autre de nos action, réelles ou supposées ! Epictète le disait autrement "Parmi les choses qui existent, les unes dépendent de nous, les autres ne dépendent pas de nous". Alors, autant laisser à nos enfants, mais aussi à notre conjoint, nos parents, nos amis et bien entendu notre chef, ce qui leur appartient et ne nous concerne nullement. Que chacun prenne ses responsabilités et tout ira beaucoup mieux !
Mais comment ne pas être affecté ? Comme nous l'avons vu précédemment, notre parole n'est malheureusement pas toujours impeccable. Et celles des autres non plus. En évitant de prendre personnellement ce qu'ils disent de nous, nous gagnons en liberté. Et en sérénité. Car d'une part, ce qu'ils font ou disent ne peut plus nous blesser. Et d'autre part, nous ne rentrons plus dans un cercle vicieux parfaitement délétère.
Car que se passe-t-il quand notre progéniture chérie nous reproche telle ou telle chose, de façon virulente, qui plus est ? Nous nous sentons offensés. Et nous essayons de nous défendre, de faire valoir notre point de vue, d'avoir raison et de donner tort à ce petit être injuste ! Résultat, le conflit pointe son nez. Si, au contraire, nous prenons du recul et voyons combien son reproche dit davantage de lui et de son monde plutôt que du nôtre, alors nous conservons tout notre libre-arbitre. Il en va de même avec les critiques de notre chef au bureau !
Il convient donc de choisir en conscience de croire ou de ne pas croire à ce que dit l'un ou l'autre. D'adhérer ou non à sa vision de la vie, une vision tronquée par ses croyances, vous l'avez maintenant compris. Ne prenons pas les choses si à cœur et pour nous. Ou plutôt contre.
Comment faire pour que mon enfant ne prenne pas la mouche ?
Voici ce que vous pouvez lui dire :
"Lorsque quelqu'un n'a pas eu une parole impeccable avec toi, lorsqu'il a critiqué ta nouvelle paire de baskets par exemple, réfléchis avant de te mettre en colère contre lui. Peut-être, au fond de lui, aimerait-il avoir cette même paire de baskets. Il est jaloux de ta chance et plutôt que de dire qu'elles sont belles, il essaye de se convaincre lui-même qu'elles ne vont à personne.
Souviens-toi toujours que, ce que font et disent les autres, ça les concerne eux et pas toujours toi. Tu ne dois bien sûr par les ignorer, mais tu n'es pas obligé d'être toujours d'accord avec eux. Parce qu'alors, tu leur permettrais de te contrarier, de t'empêcher d'avancer, d'être heureux, et d'être toi-même.
C'est aussi valable avec les adultes - c'est ça qui est bien avec les Toltèques ! Quand ton professeur de sport dit que tu es nul en basket parce que tu es trop petit, ne crois pas que ce soit vrai. Peut-être simplement est-il déçu que tu n'y arrives pas très bien parce qu'il voudrait lui être un super professeur et que tous les enfants deviennent ses champions ! Mais si tu aimes le basket, continue."
Et si on pouvait éviter de dire des choses négatives ou blessantes parce que nous sommes enfermés dans notre système de croyances et de suppositions ? Nous en venons donc au troisième accord toltèque "Ne faites pas de suppositions" ! Prochain article à paraître bientôt sur Parentips !
Pour continuer à vous informer, découvrez l'ouvrage Les Principes toltèques en famille d'Aurore Aimelet, dans la collection Le labo du bonheure, aux Editions Hatier :