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Développement de l'enfant|Vie quotidienne

L'Ho'oponopono en famille : "corriger ce qui est erroné"

Que se passe-t-il quand un pépin nous arrive ? Vous savez, quand une contrariété, un incident, un imprévu, un quiproquo, une impasse, un conflit, bref un souci survient tout à coup et bouleverse notre quotidien comme notre esprit ? Eh bien, pour le dire rapidement, nous râlons. Cela est vrai chez les adultes et chez les enfants, combien de fois n’avez-vous pas entendu le sempiternel « C’est pas ma faute ! » ?

Le problème, c’est que condamner la Terre entière pour toute déconvenue qui nous arrive, c’est nous enfermer dans un système extrêmement négatif, et très loin d’être constructif.
Comment faire alors ? Eh bien, chers parents, nous avons la solution. Ou plutôt les Hawaïens l'ont (depuis bien longtemps). L'Ho'oponopono est un art de vivre d'une profonde sagesse qui vous aide à venir à bout de toutes ces pensées négatives dont nous venons de parler.
 

SUR LES TRACES DES HAWAÏENS

À l'origine, il s'agit d'un rituel de pardon et de réconciliation utilisé autrefois à Hawaï, mais aussi en Polynésie. L'idée était de réunir les personnes qui se trouvaient en conflit, ou entretenaient un différend, ou connaissaient un problème. Bref, des personnes clairement fâchées. Celles-ci, sous la supervision d'un sage, s'enfermaient pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours, et devaient exposer et partager ensemble leurs problèmes, leurs conflits jusqu'à ce qu'elles comprennent quelles pensées erronées, quelles peurs de l'un ou quelles croyances de l'autre, en étaient à l'origine. Des moments de silence et de prière étaient également au programme pour que chacun réfléchisse et opère une petite introspection bénéfique. Puis, les protagonistes reconnaissaient leur part de responsabilité et se demandaient pardon mutuellement. La réconciliation faite, ils étaient libres à nouveau - physiquement et psychiquement.
 

"LA PAIX COMMENCE AVEC MOI"

C'est de ce rituel dont s'inspire, dans les années 1970, la chamane Morrnah Simeona. Celle-ci modernise le concept et l'adapte au monde occidental. Elle estime que l'Ho'oponopono peut se pratiquer seul, pour soi, en soi. En effet, la présence de ceux et celles qui sont concernés par le problème ou le conflit n'est pas nécessaire pour retrouver la paix intérieure, pas plus que l'intervention d'un sage, d'un guide ou d'un chamane.
Pourquoi n'avons-nous plus besoin de personne ? Parce que tout vient de nous-même ! C'est l'idée fondamentale de cette philosophie. Selon Morrnah Simeona, nous sommes responsables à 100% de tout ce que nous percevons. Tout ? Tout. 
Évidemment, quand un autre nous agace, nous sommes tentés de l'accuser. Quand un embouteillage se crée alors que nous sommes déjà en retard, nous sommes légitimes à pester. Mais c'est bien nous qui sommes agacés. Et c'est bien nous qui pestons. Bien qu'ils soient difficiles, désagréables ou douloureux, nos sensations, nos émotions, nos pensées et bien sûr nos comportements, nos gestes, nos paroles viennent de nous. Le réel n'existe pas en dehors de notre propre réalité. Nous n'avons pas accès à la réalité en dehors de nos perceptions. 

Pour Morrnah Simeona, la réalité physique est donc une création de nos pensées. "La paix commence avec moi" disait-elle, donc tout ce qui existe à l'extérieur (à nos yeux) vient de l'intérieur. Si nos pensées sont justes et harmonieuses, alors notre réalité physique est belle et pleine d'amour. Si elles sont erronées, alors notre réalité physique est fausse, même si nous croyons dur comme fer qu'il s'agit là de la vérité vraie. Nous sommes donc les créateurs de tout ce qui se passe dans notre existence. Responsables, certainement pas coupables, et créateurs. 
 

DES MÉMOIRES À "NETTOYER"

Mais alors, vous demandez-vous, pourquoi pensons-nous de travers et d'une façon plutôt négative quand pointe une contrariété ? À cause de nos mémoires ! Selon l'Ho'oponopono, nos pensées sont distordues par nos mémoires, ces processus inconscients qui nous font réagir automatiquement.
Explications : une expérience du passé, un événement vécu dans notre vie, et même antérieurement par nos ancêtres, a créé une croyance ou une peur, qui, une fois intériorisée, va induire des pensées et par ricochet des comportements de défense automatiques. Nos mémoires nous maintiennent dans l'erreur et nous empêchent d'avancer librement aujourd'hui. Et nous voilà à réagir comme si c'était hier !

L'Ho'oponopono nous apprend qu'il s'agit là de blocages et nous invite au grand nettoyage pour vivre plus heureux. Faites le ménage, régulièrement, pour nettoyer ces mémoires inhibitrices et destructrices, et vous engager dans un travail de purification.  
 

"DÉSOLÉ, PARDON, MERCI, JE T'AIME"

Très bien pour les mémoires à nettoyer. Mais d'où vient la fameuse formule magique désormais célèbre ? La légende raconte que le Docteur Ihaleakala Hew Len, initialement formé par Morrnah Simeona et qui exerçait dans une unité psychiatrique d'Hawaï, ne voyait jamais ses patients. Il se contentait de consulter leurs dossiers et de travailler sur lui-même, de nettoyer ses mémoires erronées en prononçant, en conscience, ce qui ressemble fort à un mantra. Simple. Efficace. 

Si le mantra "Désolé, Pardon, Merci, Je t'aime" ne résume pas à lui seul cette philosophie bien plus grande qu'elle n'y paraît, il permet d'énoncer une intention qui contribue au nettoyage et à la libération qui étaient bien au cœur de l'enseignement chamane. 

  • « Désolé » signifie que l'on reconnaît la situation, le problème, la difficulté. « Désolé, je ne savais pas que j’avais cette mémoire en moi ». On ne fuit pas, on ne lutte pas, on ne fait pas le dos rond, mais on accueille. C'est aussi le moyen d'admettre que l'on en est affecté, triste, véritablement "désolé" et d'exprimer son émotion. 
  • « Pardon » signifie que l'on reconnaît sa part de responsabilité dans la situation. « Pardon, je suis à l’origine de cet incident, puisque c’est moi qui le vis ainsi, je vais donc nettoyer cette mémoire ». On demande pardon à l'autre, bien sûr, mais aussi à soi et au monde. C'est une façon constructive d'exprimer son désir de réparer, d'avancer.
  • « Merci » signifie que l’on reconnaît l'opportunité de la situation, même si l'expérience est désagréable.  « Merci de me permettre de prendre conscience de cette mémoire ». Il s'agit là d'une chance de grandir. Ainsi, on exprime sa reconnaissance envers la vie-même.
  • « Je t’aime » signifie que l'on reconnaît le lien qui nous unit, la relation que, malgré tout, nous chérissons, la relation à l'autre, évidemment, mais aussi la relation de soi à soi, ou encore de soi au monde.  « J’aime la vie, mes proches, mes mémoires et moi-même ». C'est un moyen de réaffirmer ses sentiments qui sont finalement plus forts, et exprimer le meilleur de soi.

 

AU-DELÀ DE LA FORMULE, UNE PHILOSOPHIE DU LÂCHER PRISE

Vous l'avez compris, l'Ho'oponopono est une philosophie qui nous engage au-delà d'une simple récitation. C'est véritablement une nouvelle posture que nous devons choisir, grâce à l'intention que nous posons régulièrement.
Et cette intention début bien avant la prière que nous formulons à destination de l'autre, d'une divinité ou de soi. Pour résumer et conclure, les trois étapes essentielles sont : 

  1. Prendre conscience de sa responsabilité dans tout ce qui arrive. Nous sommes les créateurs de notre existence. Nos pensées, guidées par nos mémoires, créent notre propre réalité.
  2. Demander que soient nettoyées ces mémoires en utilisant notamment le célèbre mantra.
  3. Lâcher prise, cesser de vouloir tout contrôler, gérer, expliquer ou encore éviter. Il s'agit de se fier à la Vie, ne plus attendre, demander ou exiger, pour retrouver l'inspiration. 


Arrêtons-nous d'ailleurs un instant sur ce troisième point. L'Ho'oponopono est en effet une merveilleuse façon de lâcher prise, de prendre de la distance vis-à-vis des petites contrariétés du quotidien. Souvent, quand il nous arrive un problème, nous nous laissons emporter par nos émotions. Et puis le temps passe et nous retrouvons nos esprits. Nous voyons comme il a été totalement improductif de gâcher tout ce temps et toute cette énergie. L'Ho'oponopono nous fait revenir à la réalité plus rapidement !  

L'amour de soir... Y a-t-il plus essentiel à transmettre à nos enfants ? Dans un monde où il est si difficile d'être soi, de reconnaître ses forces tout en acceptant ses fragilités, de nouer des liens qui font vivre nos valeurs, quel cadeau que de s'aimer soi-même dès le plus jeune âge. La formule est enfantine, ça tombe bien. Mais loin, très loin d'être anodine, vous l'avez compris... 

 

Pour en savoir plus, découvrez l'ouvrage Le Ho’oponopono en famille d'Aurore Aimelet, avec un conte initiatique qui illustre cette philosophie ainsi que des jeux et activités pour la mettre en pratique !

CET ARTICLE A ETE ECRIT PAR - Aurore AIMELET

Aurore Aimelet est journaliste indépendante spécialisée en psychologie et parentalité et elle travaille notamment pour Psychologies Magazine.

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