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Vie quotidienne

Mon enfant a peur de l'échec : une astuce pour l'aider à relativiser !

Une chose est certaine, votre enfant vivra des échecs, ou en tous les cas des expériences qu’il pourra qualifier de tels. Fort heureusement,  « l’échec est une expérience temporaire, pas une condition permanente ». Tout le monde a connu des échecs, car ils font justement partie du processus d’apprentissage.

Mon enfant a peur de l'échec : une astuce pour l'aider à relativiser !

Montrez-lui comment transformer ses échecs en point de départ

 

Soyez convaincu qu’apprendre, c’est (aussi) se tromper

Le Larousse nous dit qu’apprendre, c’est « acquérir par l’étude, la pratique, l’expérience, une connaissance, un savoir-faire, quelque chose d’utile ». L’apprentissage est donc un processus, naturel de surcroît, dès lors qu’il y a un besoin, une envie. Les neurosciences ont bien montré cette notion de processus : apprendre de nouvelles choses, c’est créer de nouvelles connexions neuronales, de plus en plus solides au fur et à mesure de l’intégration dudit apprentissage, et pour favoriser celui-ci, il est nécessaire de réactiver les informations de manière espacée, y accéder de différentes manières, etc. Le cerveau fonctionne par essai-erreur. L’apprentissage, lorsqu’il est petit, ne se pose pas de questions. Il ne se dit pas : « Tiens, je vais apprendre à manger ou à parler. » Il le fait, par tâtonnements, par tentatives, et c’est justement parce qu’il tombe qu’il va pouvoir développer son propre équilibre, et réussir à marcher, puis à faire du vélo sans les petites roues, etc. « L’échec » participe donc entièrement à la réussite. Nelson Mandela disait :« Je ne perds jamais : soit je gagne, soit j’apprends. » Sous-entendu, l’échec est apprentissage. Et plus notre cerveau est entraîné à se tromper, plus nous sommes familiers avec l’idée de l’erreur, et mieux nous vivons les échecs. Alors trompons-nous !

  • Envisagez l’échec comme fondement de la réussite
    Lorsqu’on réussit, on se questionne peu, et du coup on capitalise peu sur notre expérience. Lorsqu’on échoue, c’est-à-dire que nos résultats ne sont pas conformes à nos attentes, c’est pour nous l’occasion de réfléchir, faire autrement, mieux. C’est pourquoi Winston Churchill disait que « la réussite est l’aboutissement d’une succession d’échecs » : c’est parce que je rate que je vais réussir. Les Shadocks en leur temps, allaient même plus loin en disant que « plus on rate, plus on a de chances de réussir ». À condition de changer quelque chose, sinon les mêmes causes produisent les mêmes effets, pour paraphraser Albert Einstein. Les personnalités ayant rencontré de grands succès sont nombreuses à avoir connu l’échec avant de réussir. Citons par exemple Walt Disney licencié pour « manque d’imagination », ou J.K. Rowling, auteure de la saga Harry Potter, dont les premiers romans ne connurent pas de succès. Comme l’explique Charles Pépin, auteur des Vertus de l’Échec : « Sans cette résistance du réel, sans cette adversité, sans toutes les occasions de réfléchir ou de rebondir que leurs ratés leur ont offert, ils n’auraient pu s’accomplir comme ils l’ont fait. » Ainsi, vous êtes invité à accompagner votre enfant dans la prise de conscience de ce que l’échec lui a permis d’apprendre, chose que la réussite seule ne lui aurait pas apporté. L’exemple de ces personnalités à succès montre bien que l’échec s’inscrit dans un flux, un processus : il existe en fonction de ce qu’il y a avant ou après. Miles Davis disait qu’il n’y a pas de fausse note, tout dépend ce que l’on joue après. Il est donc important de transmettre cela à votre enfant.
  • Attention à ne pas se laisser bercer par l’illusion
    Chacun peut avoir l’impression que les autres « réussissent » mieux, ou plus souvent. Il en est de même pour votre enfant. Soyons attentifs aux mirages dans lesquels nos biais cognitifs peuvent nous emmener. De même, lorsque quelqu’un atteint un résultat que l’on qualifie de réussite (examen, performance sportive, etc.), on est en admiration de ce succès, mais on imagine rarement les prérequis à cette réussite qui nous font l’idéaliser. Comme l’a dit Pierre Fornerod : « Il n’y a que dans le dictionnaire que réussite vient avant travail. » Les ingrédients de la réussite sont souvent nombreux : courage, difficultés, découragement, fatigue, critiques, échecs, pour n’en citer que quelques-uns. Ainsi, vous pouvez sensibiliser votre enfant à réaliser les éléments constitutifs de l’état de réussite, et l’aider ainsi à cultiver le sens des réalités.

 

Faites la distinction entre l’échec et soi-même

La réussite, ou l’échec, n’existe que par rapport à un attendu, composé de critères plus ou moins précis, à un instant T. Plus l’enfant est jeune, et plus il va associer ses actes et sa personne. Ainsi, il est très fréquent d’entendre un enfant dire qu’il est nul en maths, car il a eu 0, ou qu’il est fort car il a eu 10. Il est très important que vous aidiez votre enfant à prendre conscience qu’il y a une différence entre le travail qu’il fournit et sa personne. De même, et comme l’explique Charles Pépin, ce que l’on rencontre n’est pas notre essence, ce que l’on vaut. Nous vous invitons donc à accompagner votre enfant à distinguer l’échec de sa personne : ce n’est pas parce qu’il a raté quelque chose qu’il est un raté. Et là encore, vigilance, car plus un enfant est jeune, plus il associera facilement les deux.

 

Respectez ces 5 étapes quand l’échec est là :

Comme cela a été abordé dans les clés n° 1 et n° 4, votre positionnement face à l’échec est majeur quant à la manière dont votre enfant va les vivre. Voici les étapes que nous vous proposons de suivre pour aider votre enfant à tirer au mieux profit de ses échecs et continuer à avancer dans sa vie

  1. Accueillir : Avant tout, nous vous invitons à accueillir le possible inconfort de votre enfant. Écoutez-le, faites-le verbaliser ses émotions ou respectez son silence ; assurez-lui de votre présence et de votre soutien. Très souvent dans les situations d’échecs, diverses peurs apparaissent, comme l’explique Isabelle Filliozat : la peur que le passé ne revienne jamais, de souffrir, du regard des autres, du futur, de l’inconnu, d’affronter le présent, du conflit, de ne pas être à la hauteur, de perdre la face, de ne pas savoir quoi dire ou faire, de la solitude, etc. Aidez votre enfant à identifier de quoi il a le plus peur, puis des ressources (en puisant dans des expériences précédentes) qui pourraient l’aider à surmonter cette peur.
  2. Adopter une posture de gratitude : Aidez votre enfant à prendre conscience de ce qu’il n’a pas réussi et de ce qu’il en a retiré. Valorisez l’erreur.
  3. Remonter en selle rapidement : Accompagnez votre enfant pour qu’il ne s’enferme pas dans une réaction inhibante. On dit souvent que lorsqu’on tombe de cheval, il faut remonter tout de suite. Offrez-lui un autre terrain de jeu pour qu’il puisse retenter une nouvelle expérience. S’il refuse, ne le forcez pas.
  4. Relativiser et se responsabiliser : Aidez votre enfant à analyser ce qui a participé à son échec (la précipitation, le manque de préparation, l’incompréhension, le stress, la peur…) et permettez-lui ainsi d’assumer l’échec de son acte, pas celui de sa personne. Aidez-le à se responsabiliser et à sortir d’une vision manichéenne selon laquelle tout serait de la faute des autres, ou uniquement de la sienne :
    • Oui, votre enfant a une part de responsabilité dans ce qui lui arrive, par son comportement, ses perceptions, le travail qu’il a fourni, etc.
    • Non, votre enfant n’est pas responsable de tout ce qui lui arrive, il y a des occurrences, il fait ce qu’il peut et de son mieux à chaque instant.
    • Votre enfant a raté, mais il existe toujours, cela n’affecte en rien sa valeur personnelle. Bien évidemment, ne punissez pas, ou ne sanctionnez pas votre enfant qui s’est trompé, ce serait une double peine ! Interrogez-le sur ce qu’il pourra faire ou changer la prochaine fois, afin de maximiser ses chances de réussir.
  5. Cultiver la persévérance… ou pas
    Permettez à votre enfant de recommencer tant qu’il le souhaite jusqu’à ce qu’il réussisse. Incitez-le à ajuster sa manière de faire, sa technicité : une écriture et une lecture fluide viennent à force d’entraînement et de persévérance. Donnez l’exemple de Walt Disney qui a dû rencontrer 57 banques pour trouver un financement afin de produire le dessin animé Blanche Neige et les sept nains. Et s’il s’était arrêté à la 56e ? Soufflez ainsi à votre enfant l’idée de s’inspirer des échecs et des réussites des autres. Si cela lui parle, invitez-le à choisir un Rôle Modèle qui pourra lui montrer la marche à suivre.

Attention toutefois à ne pas confondre persévérance et acharnement !

 

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CET ARTICLE A ETE ECRIT PAR - Stéphanie DAMOU-SABRY

Stéphanie Damou-Sabry est coach professionnelle depuis plus de 16 ans.

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