Nous avons rencontré l'auteure, Claudine Aubrun, et l'illustratrice, Nelly Blumenthal, d'Henri. ! Ensemble, elles nous racontent la naissance de ce dragon au coeur tendre, qui peut vous aider à dépasser cette phase redoutée par tous les parents : « les terribles twos », « la période du non » ou plus simplement « la crise des 2 ans ».
Comment Henri a-t-il vu le jour ?
Nelly Blumenthal : Henri est né après une formation d'écriture de scénario dans l'école de film d'animation La Poudrière à Valence. C'était une formation très riche et active durant laquelle nous avons travaillé en équipe. C'est là que j'ai rencontré Claudine. Nous nous sommes bien amusées. De retour à Paris Claudine et moi avons profité de notre joyeux élan créatif pour imaginer Henri.
Claudine Aubrun : Quand Nelly m’a proposé de travailler en tandem, je lui ai parlé de plusieurs idées que j’avais eues. Mais quand j’ai évoqué « Henri », le petit-fils de mes voisins qui ne cessait de leur répondre « J’ai pas envie », Nelly a dit « ça c’est intéressant ». Voici comment est né notre personnage, autour d’un thé à la menthe !
Comment avez vous travaillé ?
C. A : Comme nous l’avions expérimenté à La Poudrière, nous voulions que la relation texte/image soit conçue ensemble, et non en écrivant le texte d’un côté et en réalisant les images de l’autre, comme cela se fait traditionnellement en édition. Nelly donnait son avis sur le texte, je donnais le mien sur les images.
Pourquoi prend-il la forme d’un petit dragon ?
C. A : Henri est un personnage frondeur, têtu et fantaisiste. Il renonce, mais à sa façon, c’est-à-dire ... pas tout à fait. Graphiquement, il fallait que ce personnage soit touchant mais aussi très déterminé. C’était à Nelly de lui donner forme !
N. B : J'ai lu les textes de Claudine et mon imaginaire s'est mis en route. Un dragon qui court dans la forêt avant la tombée de la nuit, un dragon qui joue avec un ver de terre, un dragon qui se baigne ... Henri profite pleinement de la nature, des paysages, c'est la raison pour laquelle, dans ces moments-là, il ne peut entendre et répondre aux ordres des adultes ! C'est toute la poésie de l'enfance. J'ai dessiné beaucoup d'animaux pour cette série, toute une animalerie, mais c'est le dragon qui m'est apparu le plus efficace. Chez l’enfant, l’animal occupe une place importante tant dans la vie réelle que dans la vie fantasmatique. Il peut alors devenir pour lui un support d’identification mais aussi un support de projection de ses fantasmes et de ses pulsions.
Comment l’ouvrage peut-il aider les parents (et les enfants !) à dépasser la fameuse crise du non ?
C. A : La période du non est source d’agacement chez les parents (d'ailleurs, je m’en souviens très bien ! ). Avec du recul, il me semble qu’il vaut mieux dédramatiser ce genre de situation. Et pour dédramatiser, rien de mieux que l’humour. J’espère que nos livres permettront d’établir une complicité entre l’adulte et l’enfant.
Pouvez-vous nous parler de vos parcours respectifs ?
C. A : J’ai écrit une cinquantaine d’albums et de romans chez divers éditeurs (Hatier, Syros, Hachette, Le Seuil, Le Rouergue) tout en n’abandonnant pas le dessin (j’ai étudié aux Beaux-Arts). J’aime beaucoup l’image et j’ai toujours un carnet et un stylo dans mon sac. J’avais envie depuis longtemps de travailler sur une série où l’image joue un rôle important. Actuellement, je travaille sur un roman que je vais illustrer.
N. B : J'ai dessiné et écrit de nombreux albums, chez Albin Michel, pour les Editions du Centre Pompidou et pour les Editions Hatier. Je suis également auteure d'une série de 26 épisodes intitulée Petit Malabar diffusée sur France 5 cet automne. Je travaille actuellement sur un album écrit par Marie Darrieusseq, L'aventure du dégât des eaux et sur la saison 2 de Petit Malabar.
On est curieux ! Quelles pourraient être les prochaines « bêtises » d’Henri ?
C. A : Henri peut refuser des tas de choses, comme chanter avec les autres, se laver, poser pour la photo, perdre, partir en voyage ... L’imagination des dragons est sans limite.
N. B : Henri n'en est qu'au début de ses aventures, le monde entier est son terrain de jeu !
Pour aller plus loin sur le sujet, on vous conseille les articles d'Arnault Pfersdorff, pédiatre réanimateur, qui vous donneront des tips pour gérer les terribles twos et les colères des 3-4 ans.
On vous conseille aussi d'aller découvrir les quatre petites histoires d’Henri sur des thèmes quotidiens : le repas, les vêtements, la politesse… Des histoires drôles pour les enfants qui entrent dans la crise du non.