Dans le chapitre "Enceinte, votre santé" de l'ouvrage "Votre Grossesse" du pédiatre Arnault Pfersdorff et de la sage-femme Anna Roy, est abordée la question de l'accouchement prématuré : quand parle-t-on de prématurité ? Quelles sont les étapes à suivre ? Toutes vos réponses ici !
Comment savoir si j'ai une menace d'accouchement prématuré ?
La menace d'accouchement prématuré survient entre 22 semaines d'aménorrhée plus 6 jours et 36 semaines d'aménorrhée plus 6 jours. C’est l'association de contractions utérines et de modifications du col de l'utérus. Cette menace, selon son degré de sévérité, aboutit ou non à un accouchement prématuré.
Ce sont les contractions de l’utérus qui vous alerteront. On fixe un seuil arbitraire de 10 à 15 contractions par jour maximum au cours de la grossesse. Au-delà de ce seuil, il faudra consulter. Si ça se trouve, ces contractions n’auront aucun effet sur le col et vous contracterez peut-être comme cela tout au long de votre grossesse. On appelle cela un utérus contractile. Mais parfois, et c’est difficile de le savoir soi-même, les contractions que vous avez agissent sur le col en le raccourcissant, en le ramollissant, en l’ouvrant… C’est pour ça qu’il faut faire le point avec un médecin ou une sage-femme.
Si vous hésitez à consulter aux urgences de votre maternité, n’hésitez pas à leur passer un coup de fil avant pour avoir leur avis : « Est-ce que je dois consulter aux urgences ? Est-ce que je vais voir ma sage-femme ou mon gynéco en cabinet ? »
Une fois que je consulte, que se passe-t-il ?
Le plus souvent, vous serez dirigée vers les urgences de la maternité. À votre arrivée, un bilan complet de la situation sera fait : échographie endo-vaginale et toucher vaginal pour voir l’état du col, monitoring qui permet d’enregistrer les battements du coeur de votre bébé ainsi que les contractions, un prélèvement vaginal et parfois urinaire pour vérifier qu’il n’y a pas de bactéries, une prise de sang…
S’il s’agit bien d’une menace d’accouchement prématuré, vous serez probablement hospitalisée. Vous serez prise en charge dans le service des grossesses pathologiques et vous bénéficierez d’un accompagnement médical soigneux : gynécologue obstétricien, sagefemme, psychologue, équipe paramédicale, pédiatre éventuellement…
Bon à savoir :
Une contraction, quésaco ?
Pour reconnaître une contraction, ce n’est pas si compliqué. Votre ventre devient tout dur, de la même consistance qu’un ballon de basket. Il est dur sur toute sa surface. Les contractions peuvent faire mal mais elles peuvent aussi être indolores. Lorsque le bébé bouge, et s’il place son dos d’un des côtés de l’utérus on peut avoir la sensation d’un utérus très dur mais dans ce cas-là ce n’est dur que d’un côté.
Au cours de cette hospitalisation, des traitements seront entrepris :
- un traitement pour arrêter les contractions ;
- un traitement pour accélérer la maturation des poumons de votre enfant ;
- un traitement antibiotique s’il y a une infection ;
- d’autres traitements au cas par cas.
Un retour à domicile est souvent possible, selon le degré de sévérité, bien évidemment. Que vous restiez hospitalisée ou que vous rentriez à domicile, l’alitement strict n’est plus d’actualité. Vous aurez le droit de vous lever plus ou moins en fonction de chaque situation. Bien sûr, l’équipe saura vous guider sur ce que vous pouvez faire ou ne pas faire. Et s’ils ne le font pas, n’hésitez surtout pas à leur poser la question directement. Enfin, il n’est malheureusement pas toujours possible ou souhaitable d’arrêter les contractions et l’accouchement aura alors lieu.
MAP et le foetus :
La MAP reste la principale cause de mortalité chez le nouveau-né. Il y a double peine pour le futur bébé :
- la pathologie qui a provoqué cette MAP peut avoir un impact sur le foetus, voire sur l’avenir du bébé quand il grandira dans le cas où il développerait lui-même une pathologie similaire (hypertension artérielle, problème rénal, maladie métabolique de type diabète, etc.) ;
- la prématurité : si bébé naît, il sera grand voire très grand prématuré. Et cela pourrait avoir des conséquences graves sur sa survie ou sa vie future.
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