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Développement de l'enfant|Vie quotidienne

Comment l'aider à obéir ?

Comment faire pour que notre enfant nous écoute ? Vaste question ! Est-ce que nous nous y prenons mal ? Nous avons l'impression qu'avec la bonne technique nous pourrions rester calme et parvenir à des résultats plus concluants. Mais est-ce toujours possible ?

Pourquoi poser un cadre est-il si difficile ?

Tout d'abord, pour comprendre la question de l'autorité et ses enjeux, il est important de poser le problème à l'envers et comprendre ce qui nous empêche de fixer un cadre.

Bien souvent, le simple fait de dire "non" à notre enfant, de le frustrer, de le laisser pleurer ou hurler, nous fait culpabiliser et nous amène à penser que nous allons le rendre malheureux. Nous décidons alors, au contraire, de donner notre maximum, d'être le plus bienveillant possible pour voir notre enfant grandir et s'épanouir. Mais le plus souvent, c'est tout l'inverse qui se passe ! Il devient capricieux, pique des crises de colère à tout va et nous pousse à bout. Résultat : nous finissons par hausser le ton, crier ou punir. Notre enfant dépasse les bornes et ... nous aussi. Chacun est perdant et ce n'est pas ce que nous voulions. Le cercle vicieux recommence : nous culpabilisons de nouveau et nous revenons sur les règles établies. Tant pis, nous préférons lui donner ce qu'il veut et avoir la paix après une longue journée de travail.

Ça vous rappelle quelque chose ?
 

Ce qui nous bloque, ce sont nos représentations erronées

Cette incapacité à dire "non" pourrait venir du fait que nous imaginons le pire face à la situation. Nous avons facilement tendance à imagier que ce mot va le traumatiser, le rendre malheureux et qu'il va nous le reprocher toute sa vie.

Toutes ces représentations posent un filtre déformant entre notre imagination et la réalité de la situation. Lorsqu'un enfant crie, boude ou se roule par terre, il a besoin d'entendre un "non" ferme et sans culpabilité car nous sommes persuadés de ce que nous avançons et que nous avons atteint notre limite : "Je t'ai dit non et si tu me le redemandes 50 fois, je te dirai 50 fois non" ; "Je ne suis pas disponible maintenant car je dois finir de cuisiner mais dans 15 minutes j'aurai fini et je serai à toi."
 

Savoir poser un cadre adapté

Une fois que nous prenons conscience de nos filtres ou de nos scénarios d'anxiété, nous pouvons commencer à nous entendre. "Non, il ne va pas devenir un délinquant ! Mais j'ai aussi le droit de lui dire non et il est capable de l'entendre. Je dois me faire plus confiance".

Pour aller plus loin dans la réflexion, voici quelques pistes pour vous aider :

  • Utiliser la technique du faux choix : Les enfants ont le besoin de contrôler et de s'opposer car ils vivent avec beaucoup de contraintes. Le fait de pouvoir leur donner du choix les aide à garder le sentiment de contrôle ; l'idée est tout simplement de leur faire deux propositions qui vont dans le sens que vous souhaitez, pour l'aider à opter pour le comportement approprié : "Veux-tu descendre du canapé tout seul ou que je te donne la main ?" ; "Préfères-tu jouer encore 5 min seul et que je vienne te chercher ou que je joue avec toi les 5 minutes qui te restent ?" ; "Préfères-tu mettre les assiettes ou les verres sur la table ?"
     
  • Dire "stop" au lieu de "non" : Rien que prononcer le mot "non" peut devenir stressant. Le dire ou l'entendre réveille des sensations particulières, synonymes parfois de rejet. Le mot "stop" quant à lui, n'évoque rien de particulier. Il permet de dire "non" au comportement sans dire "non" à l'enfant : "Maintenant, c'est fini. Stop !"
     
  • Une porte qui se ferme est une autre qui s'ouvre : Une règle d'or pour aider nos enfants à coopérer, c'est de retenir qu'à chaque fois qu'on leur dit non pour quelque chose, il faut leur dire oui pour autre chose. Cela leur permet de les guider vers des choix plus judicieux. "Je te dis non pour la télé, tu l'as regardée plus d'une heure ce matin, par contre, tu peux venir avec moi préparer les crêpes pour ce soir ou m'aider à faire une surprise quand papa rentrera." "Tu ne peux pas sauter sur le canapé, par contre tu peux sauter sur les coussins au sol, c'est tout aussi amusant et c'est moins dangereux".
     
  • Dites-lui ce que vous attendez de lui et non ce qu'il ne faut pas qu'il fasse. En effet, même si vous utilisez la négation, votre enfant entendra l'action proscrite. Dans "Ne cours pas", c'est courir qui parvient plus vite au cerveau. Enfin, préférez le conditionnel "J'aimerais beaucoup que tu m'aides à mettre la table" plutôt que l'impératif "Mets la table".

À vous de jouer maintenant que vous avez toutes les cartes en main ! Alors, souhaitez-vous mettre en place nos conseils tout de suite ou petit à petit ? (dans cette dernière phrase, toute ressemblance avec la technique du faux choix est totalement fortuite !) :)

Il en va de même lorsque votre enfant est dissipé et qu'il a du mal à se concentrer sur ces devoirs, ce que vous lui dites ou même quand il joue ! On a souvent recours aux phrases "Calme-toi", "Concentre-toi", mais sans succès. Parfois, on en vient même à hausser le ton. Ce qu'il faut, c'est l'accompagner en douceur jusqu'à l'apaisement. Florence Millot vous donne 3 TIPS faciles à mettre en place au quotidien pour vous aider à calmer votre enfant et le rendre plus attentif ! 

CET ARTICLE A ETE ECRIT PAR - Florence MILLOT

Florence Millot est psychologue clinicienne (diplômée de l’école des Psycho-praticiens) et psycho-pédagogue à Paris. Elle s’est spécialisée dans l’accompagnement thérapeutique des émotions des enfants et de leurs familles.

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