Les emplois du temps sont minutés. Les trajets vers l’école se font plus souvent en voiture qu’à pied. Les écrans grignotent le temps libre. Les villes grignotent les champs. Les enfants ont sans doute moins de liberté pour explorer librement le monde extérieur.
En quelques décennies, les conditions de vie ont beaucoup changé, et presque toujours dans le même sens. Nous passons moins de temps entourés d’arbres, de verdure, d’animaux que nos ancêtres du siècle dernier ou de la préhistoire. Sans doute en réaction à cette déconnexion, les citadins expriment aujourd’hui un besoin vital de reconnexion à la nature.
La nature nous fait du bien
En 2005, Richard Louv nous alertait dans son livre Last Child in the Woods, sous-titré « Sauver nos enfants du trouble du déficit de nature ». Une expression forte destinée à déclencher une prise de conscience.
Car la nature nous fait du bien. On le sait instinctivement depuis des millénaires dans toutes les civilisations. Des études en apportent la confirmation depuis quelque temps déjà. Selon ces études menées dans de nombreux pays, les enfants qui jouent dehors et vivent entourés d’espaces verts sont notamment plus heureux, plus attentifs et moins anxieux.
Des bienfaits pour les enfants et les parents
Toujours en 2005, l’American Medical Association affirmait que « Les enfants seront plus intelligents, mieux à même de s’entendre avec leurs camarades, en meilleure santé et plus heureux s’ils ont régulièrement l’occasion de jouer librement et sans règles à l’extérieur. »
Bénéfique pendant l’enfance, la nature l’est aussi pour les adultes bien sûr. Là encore, de nombreuses études se sont penchées sur les effets de vivre près d’un parc ou de faire des promenades en forêt. Les nouvelles sont excellentes : la nature apaise nos anxiétés, diminue le stress, clarifie nos pensées et procure à notre corps toutes sortes de bienfaits physiologiques.
A la recherche de la nature en ville
Les villes sont en train de devenir plus attentives à la place de la nature et de nombreuses initiatives voient le jour : fermes urbaines, jardins partagées, jardins sur les toits, compostage, trocs de graines, ateliers de jardinage,... Renseignez-vous sur ce qui se trame près de chez vous, par exemple sur le site de votre mairie ou bien en tapant le mot-clé qui vous intéresse et le nom de votre ville sur votre moteur de recherche.
Chez vous, vous pouvez lancer des projets modestes en expérimentant en famille. Sur un rebord de fenêtre, deux pieds de fraisiers ou de tomates procurent le plaisir de voir pousser les plantes et de déguster la récolte. Une plante dans une chambre apporte aussi ses bienfaits apaisants et donne à l’enfant le goût de prendre soin d’un végétal vivant. On conseille alors certaines plantes pour améliorer le sommeil et purifier l’air (gardénia, jasmin, gerbéra, lavande, Aloe vera). Mais c’est aussi en visitant la jardinerie que votre enfant repérera les plantes qui lui plaisent.
Il pleut ? Habillez-vous confortablement et allez vous promener au parc. Patauger dans les flaques et s’exposer aux éléments naturels, quel bonheur simple. Vous savez que les petits adorent ! En rentrant, on se change, on déguste un bon goûter et on apprécie le confort de la maison.
Sorties destination nature
Et si vous décidiez de mettre régulièrement une sortie en forêt sur le calendrier familial ? Le choix de la destination pourrait alterner entre parents et enfants. C’est idéal pour les impliquer quand ils sont plus grands. Une belle occasion de créer un nouveau rituel familial, apaisant et plein de sens.
Pour vos prochaines vacances, songez à des vacances en pleine nature : vacances en roulotte ou en péniche, randonnée avec un âne, vacances à la ferme ou en gîte rural par exemple.
Tous les jours, rappelez-vous que la nature est toujours autour de vous, y compris dans une grande ville. En famille, sur le chemin de l’école ou en allant faire les courses, n’oubliez pas de vous émerveiller. Devant les feuilles colorées en automne ou devant une fleur qui pousse obstinément à travers le goudron. Ecoutez les oiseaux qui chantent et apprenez à les reconnaître. Sentez la brise sur votre visage. Faites confiance à vos sens en prenant quelques minutes hors de l’agitation constante.
Ces moments partagés, simples et accessibles tous les jours, sont bons pour les parents, les enfants et la relation entre vous.
Pour aller plus loin, découvrez l'ouvrage d'Isabelle Boucq sur cette thérapie originaire du Japon : Le Shinrin-Yoku en famille, dans la collection Le labo du bonheur, aux Editions Hatier :