Il s’agit d’un neuromythe qui mérite toute notre attention car, à la question : « Mon enfant doit-il s’ennuyer ? », la réponse est aussi simple que surprenante : « Oui bien sûr ! ». Derrière ce paradoxe apparent se dissimule en fait le danger de la sur-stimulation. Si l’enfant doit être suffisamment stimulé, il ne doit pas l’être trop. Trop d’activités viennent annihiler le bienfait de la diversité des activités. On passe en quelque sorte de l’arrosage à l’inondation.
Lorsque le cerveau est au repos, il se met en « Réseau du Mode par Défaut ». C’est lorsque l’attention est diffuse, les pensées intérieures prennent l’allure d’une rêverie. Ce réseau pourrait paraître anodin et un peu marginal. En fait, il est perturbé dans les cas de schizophrénie et d’autisme, il est défaillant chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Autant dire que ce sont les troubles de ce réseau qui ont mis en lumière son importance pour notre équilibre psychique.
Les enfants ont donc besoin d’activer ce réseau. Pour le dire autrement, il est important qu’ils « s’ennuient », qu’ils rêvent de tout et de rien, qu’ils se promènent dans le temps : leur passé, leur présent et leur futur. Ainsi se joue pour chaque enfant son inscription dans une temporalité et une spatialité qui lui sont propres. Ces moments lui offrent aussi la possibilité de découvrir la richesse et la part de mystère de son intériorité : celle qui lui fera prendre conscience de son identité, séparée et différente de celle des autres.
Petits, les enfants jouent et se racontent des histoires qui développent leur imaginaire. Lorsqu’ils seront plus âgés, leurs parents veilleront à limiter le temps passé devant les écrans qui leur imposent des images et leur volent ce temps d’ennui nécessaire au développement de leur pensée intérieure.
Pour résumer, nous pourrions dire que l’enfant a autant besoin d’être stimulé que d’être confronté à lui-même. C’est une question d’équilibre entre son intérêt pour le monde extérieur et le développement de son intériorité. Toute connaissance, toute expérience et toute découverte viendront enrichir sa personnalité, mais aussi nourrir sa réfl exion et fonder ainsi peu à peu son jugement critique.
Pour en savoir plus et continuer votre lecture, achetez l'ouvrage de Pascale Toscani, docteure en psychologie cognitive "Comprendre le cerveau de son enfant" dans la collection Côtés Parents aux Editions Hatier (parution le 4 septembre).
Ce livre a pour vocation :
- d’éclairer le lecteur sur le fonctionnement du cerveau de l’enfant ;
- de faire un sort aux fausses croyances concernant le fonctionnement du cerveau, les neuromythes ;
- d’expliquer les grands mécanismes des fonctions cognitives, fonctions qui permettent aux enfants d’entrer en contact avec le monde (la mémoire, l’attention, le langage, la motivation, les émotions…) ;
- de donner des conseils d'hygiène de vie pour favoriser les apprentissages et le bien-être des petits et des grands : le sommeil, le sport, l’alimentation, tous les paramètres qui favorisent leur développement.