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Développement de l'enfant|Vie quotidienne

Pourquoi craignons-nous que notre enfant échoue ?

Nous vivons dans une société duale dans laquelle le couple réussite/échec est omniprésent. Nous nous devons de tout réussir : études, examens, relations, famille, vie professionnelle, acquisitions matérielles. Même notre mort, c’est dire ! En France, il y a une culture de l’échec culpabilisante. Ainsi, depuis notre plus jeune âge, nous sommes conditionnés à devoir réussir, et à culpabiliser si l’on n’y parvient pas. Le terme "échec scolaire" est d'ailleurs couramment utilisé. Mais que veut-il dire ? En échec par rapport à quoi ? À qui ? Selon quels critères ? Selon quels standards ?

La réussite est notre terrain de jeu. Nous désirons que notre enfant réussisse afin qu’il s’inscrive dans les normes sociales établies. Nous avons ainsi tendance à répéter ce que nous-même avons vécu enfant, et notamment les peurs que pouvaient nourrir nos propres parents si nous ne réussissions pas. 
 

Notre enfant, comme miroir de nous, enfant

Vous souvenez-vous de votre enfance, et de la manière dont vous viviez les situations de réussite et d’échecs ? Vos parents faisaient-ils peser sur vous une forme de pression (même de manière inconsciente) ?
Mettre de la pression à quelqu’un nécessite de lui accorder un minimum d’attention. Et c’est peut-être dans cette perspective que vous vous situez à l’image de ce que vous avez pu vivre plus jeune. Si votre relation avec vos parents était basée pour tout ou partie sur la pression de réussir, pour pouvoir être apprécié de vos parents, il est possible que vous reproduisiez ce schéma éducatif avec votre propre enfant. L’inverse est également vrai. Si vos parents vous ont laissé une grande liberté, et ont porté peu d’attention à vos apprentissages, scolaires ou non, et que cela vous a manqué, il est possible que vous surcompensiez, et agissez de manière (très) exigeante envers votre enfant. 
 

Notre enfant, comme membre de notre clan familial

Nos enfants constituent notre famille et d’un point de vue transgénérationnel, ils font partie plus largement de « notre clan familial ». Et comme dans tout clan, nous nouons une idée d’appartenance, caractérisée par des attributs communs. Si, dans la famille, on a coutume de réussir, il est de bon ton que notre enfant s’inscrive dans cette lignée. Le parent se met donc en tête de faire au mieux pour cela, et une certaine pression peut en découler.
On parle alors de « loyauté de clan ». Mais notre enfant peut aussi prendre le rôle de celui qui « sauve » le clan. Si vous faites partie d’une famille dans laquelle vous avez le sentiment que l’on ne réussit pas, vous pouvez nourrir de puissants espoirs en votre enfant, et ainsi le pousser (consciemment ou non) sur un chemin de réussite. Si vous n’avez pas eu vous-même la possibilité de poursuivre des études, il n’est pas exclu que vous comptiez (consciemment ou non) sur votre enfant pour permettre une ascension sociale à votre clan. 
 

La peur de ne pas se sentir à la hauteur en tant que parent

Parmi les craintes qu’un parent peut avoir face à l’échec de son enfant, c’est de le prendre et de le vivre comme son propre échec. En effet, vous pouvez penser que si votre enfant n’est pas en réussite, c’est que vous n’avez pas bien tenu votre rôle de parent. A contrario, s’il réussit, vous pouvez penser que vous n’avez pas été un si mauvais parent que cela. Bien sûr, ce n’est pas si simple. 
 

La peur de la souffrance et du manque

Voir son enfant en souffrance est une des pires choses pour un parent. Aussi, nous pouvons penser que si notre enfant est en réussite, il ne souffrira pas : avoir une bonne situation sociale et financière, du temps pour ses loisirs, passe par un chemin de réussite, et peut donc pousser un parent à nourrir des exigences à cette fin. En particulier, si vous avez vous-même souffert de manque en tant qu’enfant, vous pourriez avoir tendance à pousser votre enfant pour qu’il ne manque de rien. Mais est-ce sa perception des choses ? 
 

De la nécessité de dépasser nos peurs de parent

La liste des peurs qui peuvent nous pousser à souhaiter la réussite de nos enfants n’est pas exhaustive. Ces peurs, comme toute émotion, ont leur raison d’être, et le fait de les reconnaître et de les accepter constitue une première étape dans le travail pour les dépasser. Cette tâche est essentielle car elle permettra notamment de ne pas transmettre nos peurs à nos enfants et de rompre une chaîne en place depuis plusieurs générations peut-être. Le processus d’apprentissage est naturel et la peur de l’échec, elle, ne l’est pas pour l’enfant. Celle-ci arrive avec le temps, le regard posé sur lui, la pression imposée sur les conséquences en cas d’échec, la comparaison avec les autres, etc. Ce travail sur les peurs permet également de ne pas créer de culpabilité inutile chez notre enfant quant à sa réussite ou non, et de responsabilité au-delà de la sienne propre. Enfin, cet état des lieux est important car il aide à ne pas tomber dans le piège des prophéties autoréalisatrices : « La peur de la chose crée la chose. »

 

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CET ARTICLE A ETE ECRIT PAR - Stéphanie DAMOU-SABRY

Stéphanie Damou-Sabry est coach professionnelle depuis plus de 16 ans.

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