Dans ce contexte, réfléchir sur les peurs actuelles des enfants, sur la réalité qu’ils vivent et sur leurs questionnements nous paraît plus que nécessaire. Voici donc 8 étapes pour ouvrir la communication :
Étape 1 : adoptez une bonne posture intérieure, celle de l’écoute sans jugement et jusqu’au bout. Vous devez être convaincu, et ce peu importe l’âge et la peur, que votre enfant a une bonne raison de ressentir ce qu’il ressent. Il est parfois difficile, et c’est bien normal, d’accepter que nos enfants aient un autre regard sur le monde et que leurs émotions valent autant que les nôtres. (Par exemple, quand ils sont effrayés face à une guêpe ou à un clown.) En effet, l’enfant ressent les événements encore plus intensément que les adultes, car son cerveau n’est pas encore mature. Son cerveau émotionnel est donc plus développé que celui des adultes.
Étape 2 : exprimez ce que vous ressentez. Pour pouvoir parler ou se dévoiler, l’enfant a besoin de savoir que nous avons perçu quelque chose de lui. Cela le sécurise que l’on commence par soi, pour lui dire ce que l’on devine et ce que l’on ressent. Cela l’incite d’autant mieux à nous ouvrir sa porte.
Étape 3 : posez-lui des questions de précision. Écouter un enfant ne suffit pas. Pour qu’il se livre peu à peu, il faut l’aider à dérouler le fil de sa pensée. En effet, dans les premiers temps, surtout s’il parle sous le coup de l’émotion, sa pensée est évasive, floue. Il a besoin qu’on lui pose des questions pour réfléchir et s’exprimer face à son parent. Nous sommes alors pleinement à son écoute, car nous n’essayons pas de placer notre savoir, mais plutôt d’entendre le sien.
Étape 4 : dites-lui « je comprends » de manière authentique. Pour que l’enfant ait envie de se livrer, il doit sentir un regard bienveillant sur lui et une certaine empathie. Dire « je te comprends » sans le ressentir pleinement, sans essayer de se mettre à la place de l’enfant, à sa hauteur, ne sert pas à grand-chose.
Étape 5 : reformulez son message pour savoir si vous avez bien compris ce que l’enfant exprime. La reformulation ou le feed-back sont essentiels quand on veut communiquer avec son enfant. En effet, parler de ses peurs est déjà un sujet douloureux où l’enfant peine à se dévoiler. Il a donc besoin d’avoir en face une personne qui s’intéresse vraiment à ce qu’il dit. Il est important de prendre le temps de faire une pause, de demander à l’enfant si c’est bien cela qu’il veut dire, lui montrer à quel point son point de vue est précieux pour nous.
Étape 6 : aidez-le à apaiser ses images mentales. Une fois que l’enfant a bien défini de quoi il a peur, vous pouvez le guider pour qu’il cherche en lui comment transformer ses images terrifiantes pour qu’elles lui paraissent plus drôles, moins effrayantes, plus petites ou inoffensives en utilisant son imagination. Cela lui permettra d’apprendre pas à pas à guider ses pensées afin de ne plus se laisser envahir par des images qui tournent en boucle dans sa tête.
Étape 7 : rassurez-le et montrez-lui votre soutien avec des petites phrases de valorisation pour lui montrer que vous avez confiance en lui et en ses compétences : « Tout va bien aller maintenant », « Si tu as encore un peu peur, c’est normal, il faut toujours du temps pour les apprivoiser, mais sache que je suis avec toi. »
Étape 8 : remerciez-le pour sa confiance. Cela donnera le goût à votre enfant de recommencer la prochaine fois. « Merci de m’avoir fait confiance, mon chéri. »
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