Le sensibiliser ne signifie pas que l’on possède toutes les réponses sur le sujet mais permettra sans aucun doute d’ouvrir une porte et de créer un lien de confiance dans la communication parent-enfant.
L'utilité de la prévention
N’hésitez pas à aborder régulièrement la question du harcèlement avec votre enfant. Plus votre enfant constate que c’est un sujet qui vous intéresse, plus il sera en confiance pour en discuter avec vous si nécessaire. Mais prenez garde à ne pas vous montrer alarmiste ou moralisateur car il risque de prendre peur et de ne pas oser se livrer.
Attention donc à mesurer vos propos et éviter les déclarations virulentes du type « Non mais tu te rends compte de ce qui se passe dans les écoles aujourd’hui, c’est effrayant ! J’espère que tu ne te fais pas harceler au moins ? », « Moi, si cela t’arrivait, je peux te dire que la directrice m’entendrait ! » ou « S’il y a quelqu’un qui t’embête à l’école, tu me le dis et je lui casse la figure ! ».
Au contraire, soulevez délicatement le sujet, posez-vous mutuellement des questions, faites des recherches ensemble, montrez-lui que vous vous intéressez à sa vie et que vous serez toujours là pour le soutenir sans décider à sa place. Vous pouvez par exemple lui dire : « Tu sais, c’est un sujet important. Sache que tu pourras toujours nous en parler si cela devait t’arriver. Nous sommes tes parents et nous pouvons tout entendre. Je sais qu’aujourd’hui les intimidations peuvent aller très loin et nous ferons attention à toi. Nous trouverons alors des solutions ensemble. ».
Les mécanismes du harcèlement
Ce qui est très important pour que votre enfant puisse se protéger du harcèlement, c’est qu’il comprenne tout ce qui pourrait se passer s’il en était victime. En effet, les mécanismes du harceleur sont toujours les mêmes :
- L’isolement : le harceleur cherche à isoler sa victime pour lui faire perdre toutes ses forces et sa confiance en lui. Pour cela, il le menace et l’insulte (souvent avec un groupe pour que l’enfant n’ose jamais se défendre).
- La manipulation : à force, l’enfant harcelé en viendra à penser que son agresseur a raison : il est bien aussi nul, laid et insignifiant que ce qu’on lui dit. La victime devient alors persuadée qu’elle mérite ce qui lui arrive, que les insultes sont justifiées. Elle n’ose alors parfois pas en parler par honte.
Si l’enfant écoute son agresseur, accepte ses menaces et croit en ses insultes, c’est qu’il n’a pas le recul nécessaire pour s’en protéger. Mais si vous anticipez avec votre enfant le problème du harcèlement, il saura à quoi s’attendre en cas d’intimidation et se laissera moins envahir par la peur, l’élément de surprise ayant disparu.
Fabriquez ensemble un bouclier mental afin qu’il puisse se dire intérieurement : « Tu peux me raconter ce que tu veux, je sais que tu cherches à m’effrayer pour que je me taise. Je ferai ce que je veux ! » Ce bouclier invisible permet à l’enfant d’adopter un autre réflexe et de demander de l’aide à un adulte plus rapidement avant que le harcèlement ne s’installe.
Pour en savoir plus sur le sujet du harcèlement scolaire, nous vous invitons à découvrir le dernier ouvrage de Florence Millot, "Le harcèlement scolaire".