Les enfants sont toujours concentrés … mais pas sur ce qu’on leur demande !
En vérité, très peu d’enfants ont de vraies difficultés de concentration (comme les enfants ayant un TDAH, soit un Trouble Dysfonctionnel de l'Attention avec ou sans Hyperactivité). La plupart d’entre eux sont, bien au contraire, des maîtres de la concentration dès le plus jeune âge : ils sont capables de se focaliser sur leurs jeux pendant des heures, de créer sans cesse, de converser avec eux-mêmes, de jouer les héros avec passion. Ils sont comme hypnotisés ! Tout les intéresse et c’est le temps des pourquoi : ils se posent beaucoup de questions et observent le monde avec un grand intérêt.
En grandissant, votre enfant entre à l’école et il fait face aux attentes plus élevées de ses parents. Il doit apprendre à obéir et à suivre un rythme qui lui est imposé. C’est alors que son attention se perd. En effet, il ne suit plus son propre rythme interne et ses propres préoccupations, il glisse vers le rythme et les exigences du groupe. Certains commencent alors à ne plus écouter, à partir ailleurs, le regard dans la lune ou à courir partout sans réussir à se focaliser sur une seule activité.
Alors comment aider nos enfants à récupérer cette capacité naturelle de concentration qu’ils avaient petits ? D’une part, il faut qu’ils apprennent les règles et le rythme de la famille, ce qui est bien normal. Et d’autre part, il faut qu’ils suivent leur corps pour rester posés et calmes à l’intérieur d’eux-mêmes.
Voici quelques astuces pour gagner en concentration à la maison
Proposer une activité en famille
Les enfants agissent en miroir des adultes. Ils captent « l’ambiance » des lieux et se synchronisent dessus. Par exemple, si les parents sont tendus, énervés ou simplement pressés, les enfants agissent de même, comme si leur corps exprimait les émotions du moment.
L’inverse est heureusement tout aussi vrai ! Quand vous commencez une activité manuelle, telle que la poterie par exemple, vous êtes assis à table et concentré sur ce que vous faites. Vous prenez plaisir et vous vous laissez immerger par ce moment sensoriel. Vous remarquerez alors que, naturellement, votre enfant aura envie de se mettre à côté de vous pour regarder ce qu’il se passe et parfois même participer. Au-delà de l’activité, c’est aussi votre état intérieur qu’il ressent et qui le calme par effet de mimétisme. Instaurer le calme dans la maison commence donc par se poser soi-même.
Prenez votre enfant dans vos bras pour l’aider à rester dans son corps
Prendre votre enfant dans vos bras quand il est énervé lui donne une limite corporelle et psychique. Un peu comme si vous lui disiez : « Calme-toi, je suis là ». L’enfant prend alors conscience des limites de son propre corps par votre toucher et la chaleur de vos bras. Il peut s’intérioriser en toute sécurité et ne plus courir dans tous les sens. Les câlins sont souvent plus efficaces que les mots !
Le saviez-vous ? Faire une pause câline de plus de trois minutes permet d’augmenter le niveau d’ocytocine dans le cerveau. L’ocytocine est un neurotransmetteur qui agit sur le système limbique, centre émotionnel du cerveau, qui favorise la sensation de détente et réduit également l’anxiété.
Ralentir le rythme pour toute la famille : se créer des moments sans obligation
Notre rythme de vie est souvent très dense et agité. Nous nous précipitons constamment vers une infinité de tâches qui nous font oublier l’essentiel. En ralentissant et en prenant le temps d’un moment en famille, il y a un réel bénéfice pour soi d’abord, mais aussi pour être pleinement présent et à l’écoute de nos enfants.
Pour vous aider, prenez, par exemple, au moins un week-end par mois de libre avec les enfants, sans grandes activités de prévues, sans impératif. Vous pourrez décider en famille à l’instant T de ce que vous voulez faire au fur et à mesure. La journée se remplira d’elle-même, avec une dégustation de gâteaux ou de crêpes, les bruissements de crayons à papier et des dessins pour papa et maman, des rires, des siestes sur le canapé… Sinon pensez à des sorties simples, au parc, à la piscine en évitant les lieux de surstimulation pour les enfants.
Aider votre enfant à se concentrer commence par ralentir le rythme de la famille pour l’aider à trouver le sien. Bien sûr, nous ne pouvons pas toujours offrir ces espaces de temps libre, de temps pour rêver, car notre journée est limitée. Mais cela n’empêche pas de s’autoriser de vrais moments de pause, enfants comme adultes pour se ressourcer, flâner ou s’ennuyer. Vous serez alors bien étonné de voir comment vos enfants arrivent à retrouver le chemin du calme et de l’attention !
Pour continuer à vous informer, retrouvez Apprendre à se concentrer, dans la collection Les ateliers pour grandir ensemble, le dernier ouvrage de Florence Millot :